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Au matin les joues roses, au soir des os blancs.


1ERE PARTIE: L' Atelier Do No Eko et Les démons de l'Irezumi.

Photographies par Saru san.

Tohibiki & Shakki, Demons de l'Irezumi. Tatouage japonais à Paris.

Tohibiki & Shakki, Demons de l'Irezumi. Tatouage japonais à Paris.

Tohibiki & Shakki, Demons de l'Irezumi. Tatouage japonais à Paris.

Tohibiki & Shakki, Demons de l'Irezumi. Tatouage japonais à Paris.

Tohibiki & Shakki, Demons de l'Irezumi. Tatouage japonais à Paris.

Tohibiki & Shakki, Demons de l'Irezumi. Tatouage japonais à Paris.

Tohibiki & Shakki, Demons de l'Irezumi. Tatouage japonais à Paris.

Tohibiki & Shakki, Demons de l'Irezumi. Tatouage japonais à Paris.

Tohibiki & Shakki, Demons de l'Irezumi. Tatouage japonais à Paris.

Tohibiki & Shakki, Demons de l'Irezumi. Tatouage japonais à Paris.

Tohibiki & Shakki, Demons de l'Irezumi. Tatouage japonais à Paris.

Tohibiki & Shakki, Demons de l'Irezumi. Tatouage japonais à Paris.

2EME PARTIE:

CELEBRER LES MORTS AU JAPON par Mariko.

Halloween, fête importée des pays anglo-saxon, a fait son chemin pour arriver jusqu’au Japon. Et c’est bien connu, les japonais ont une vision différente de la mort, des monstres et du surnaturel ce qui ne les empêche pas pour autant de fêter Halloween.

Nous pouvons admettre que tout ce qui attrait de près ou de loin à la mort et à la peur a toujours fasciné et cette fête parait être une très bonne occasion de se déguiser et de faire ressortir notre côté le plus sombre. Au Japon il s’agit plutôt d’une opportunité pour les jeunes de se déguiser et de faire la fête, pas d’enfants et de porte à porte comme dans les autres pays mais plutôt des jeunes adultes qui organisent des soirées déguisées en tout genre.


Katsushika Hokusai, Le Fantôme de Kahada Koheiji, 1831.

L’une des plus célèbres à cette période est « Kuchisake Onna », c’est à dire la femme à la bouche fendue. Il s’agit de créatures que l’on ne trouve qu’au coeur même du folklore japonais.

Ce mythe date de l'ère Heian. On raconte que cette femme avant de se retrouver défigurée était une femme très belle mais futile et vaniteuse, mariée à un samouraï qui pensait qu’elle le trompait. Un jour il lui trancha la bouche jusqu’aux oreilles pour que plus personne ne la trouve belle et lui dit : « Qui te trouvera belle, désormais ? » A ce mythe de la femme défigurée et meurtrie s’ajoute la légende urbaine qui raconte que cette femme la nuit ou les après-midi brumeux rode, le visage couvert d’un masque chirurgical, avec une longue paire de ciseaux et aborde les enfants. Elle demande alors à sa proie s’il la trouve belle, ce à quoi l’enfant va généralement répondre « oui ». La femme retire alors son masque et laisse apparaitre sa bouche en souriant : « même comme ça ? ». Si l’enfant répond « non » elle le tue immédiatement et si il dit « oui » elle le suit jusqu’à chez lui pour finalement le tuer sur le seuil de sa porte. Une autre version moins funeste cette fois atteste que si l’enfant lui répond « oui » une deuxième fois, elle lui donne un rubis de couleur rouge sang et s ‘en va. Cette légende eut un impact assez important sur la population vers la fin des années soixante-dix, une psychose générale toucha les enfants qui refusaient de rentrer seuls de l’école par peur de croiser la « Kuchisake Onna », les adultes se sont également pris au jeu doutant à leur tour du côté factice de l’histoire. D’où l’engouement à Halloween pour ce déguisement aussi effrayant que mystique.


Il existe une grande variété de Yōkai, et cette attirance particulière que les japonais manifestent pour les entités surnaturelles démontre l’importance de la coutume et du mythe dans leur inconscient collectif. L'archétype et ses produits. Et les distractions comme les jeux vidéos ainsi que les dessins animés en font tout aussi légitimement partie.

Des créatures uniques « kawai » ou au contraire plus effrayantes qu’il nous faut absolument capturer! Pokémon ou lorsque les neo-Yokai envahissent le monde.


Pikachu / Yōkai.

Les japonais célèbrent leurs morts d’une façon bien différente que celle adoptée durant Halloween, le caractère commercial et ludique est ainsi remplacé par le rite. Ainsi, la période O-bon traditionnellement célébrée le 15e jour du 7e mois lunaire est un rituel bouddhiste commémorant les morts.

Le côté symbolique de cette célébration est très présent, il faut d’abord savoir que O-bon est le diminutif du mot Urabonne/Urabanna, qui est un dérivé du nom d’un traité, le « Ullambana sûtra », « Ullambana » signifiant en sanskrit « pendu à l'envers en enfer ».

Il s’agit à travers le don d’offrandes de diminuer la douleur des esprits.

En effet, à cette période de l’année les âmes des morts retournent dans le monde des vivants afin de rendre visite à leurs familles qui eux font des offrandes aux autels de la maison.

Ces derniers placent des lanternes et brulent des morceaux de bois qu’ils mettent devant leur porte d’entrée pour éclairer le chemin.

On est alors bien loin de la fête d’Halloween. Cette « fête des âmes » serait plutôt l’équivalent chez nous de la Toussaint où l’on honore la mémoire des proches en se rendant sur leurs tombes.


Kaga-Yuzen Toro Nagashi ( lanterne flottante ).

Enfin le dernier jour, les familles allument le « Okuribi » pendant la célébration du « Daimonji Gozan Okuribi » (les feux de Daimonji), il s’agit d’un feu pour raccompagner les âmes aux cieux. Il est de coutume pour certaines familles de placer « l’esprit du défunt » dans de petites lanternes en papier qu’elles déposent par la suite sur la rivière ou sur la mer. Cette belle coutume serait le fruit d’une légende qui voudrait que Mokuren, disciple de Bouddha ait eu une vision de sa mère décédée, persécutée dans le Royaume des Esprit Affamés où cette dernière payait pour son égoïsme. Mokuren voulu aider sa mère et demanda à Bouddha quoi faire ; ce à quoi ce dernier répondit : « Au quinzième jour de juillet, fais donner une grande fête en l'honneur des sept dernières générations de morts ». Mokuren s’exécuta et découvrit par la même occasion la générosité dont avait fait preuve sa mère et les sacrifices qu’elle avait fait pour lui. Ce dernier libéré de tous ses maux, dansa de joie et de cette danse vint le Bon-odori. En effet, les japonais rendent tout de même la chose plus festive que nous, c’est un rassemblement familial agrémenté de danses folkloriques « Bon-odori » destinées à apaiser l’âme les morts. Les populations des grandes villes retournent dans leurs villes natales et s’occupent des tombes de leurs ancêtres. Cette fête bien que religieuse est du coup l’occasion pour les familles de se réunir. Au Japon, la mort est considérée comme le début d’une nouvelle vie et ces deux célébrations bien que très différentes mettent finalement à l’honneur le monde des morts mais aussi la portée des esprits dans la culture japonaise et leur importance pour les vivants.


Tshukioka Yoshitoshi, Shizunome Ohya, extrait des series "Les sagas de la beauté et de la bravoure "  (Biyû Suikoden), 1866.


Shotei Takahashi Bon.

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ATELIER DO NO EKO
TATOUAGE JAPONAIS ARTISANAL - TEBORI
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IREZUMI-HORIMONO-BUNSHIN-SHISEI
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KAMON DO NO EKO
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