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Ninja, archétype de l'ombre. Entretien: Guillaume Lemagnen.


Geishas prostituées dans un monde de fleurs fanées et saules pleureurs, Yakuza ambassadeurs solennels et anti-héroïques du tatouage traditionnel japonais, Ninja assassins mystiques détenteurs de pouvoirs surnaturels,….La culture populaire a du bon, beaucoup de bon mais soyons honnêtes, un petit peu de mauvais aussi. Du bon en ce sens qu’elle ouvre les portes d’univers que l’on ne côtoierait pas facilement dans notre parcours de vie. Je suis un fanatique de Jidai-mono ( manga historique ) et il m’a suffit lorsque j’étais gosse, pour découvrir le Japon féodal, de franchir avec mes parents les portes de la Fnac. Rappelons par ailleurs que les estampes que l’on peut admirer comme des oeuvres d’art dans les musées aujourd’hui faisaient partie de la culture typiquement populaire durant la période Edo. Du mauvais aussi car cette culture populaire est en priorité au service du seul divertissement. Et ce dernier est un souverain immature, capricieux, colérique et bien qu’anarchiste parfaitement capitaliste. Une drôle de bestiole que l’on ne peut tout de même pas s’empêcher d’apprécier. Peu importe les réalités historiques et culturelles invoquées pour réaliser une oeuvre populaire. On peut bien faire, mais ce n’est pas du tout une obligation. Ainsi ces femmes « qui pratiquent les arts » en d’autres termes les Geisha, dont la formation est tout aussi stricte et sélective que pour les danseuses classiques occidentales, sont injustement réduites au statut de prostituées délicatement maniérées, soumises et exotiques. On amalgame par ailleurs l’Irezumi, soit le tatouage traditionnel japonais aux Yakuza. Pour beaucoup, Irezumi et Yakuza sont des synonymes. Un Nukibori ( pièce dorsale ) représentant un Ryu ( dragon ) renvoi immédiatement à l’assassin romantique « Crying Freeman » alors que le tatouage de dragon était essentiellement et originellement arboré par les pompiers. Un pacte dans lequel ces derniers troquaient la brûlure des aiguilles contre celle du feu. La souffrance, le sang et la peau ainsi offerts au Dragon en échange de son immunité contre le feu. Les Ninja quant à eux sont loin d’échapper à la règle, assassins mystificateurs détenteurs de pouvoirs surnaturels comme l’ubiquité, la téléportation, le dédoublement, l’hypnose, l’invocation, la métamorphose, l’invisibilité,…sans oublier leur faculté à marcher sur l’eau. On n’est plus très loin de ces entités fantastiques que l’on nomme Yokai et que l’on caricature volontiers.

Nous avons eu le plaisir de recevoir à notre atelier de tatouage Guillaume Lemagnen, qui de part sa formation d’archéologue-ethnologue, nous offre une vision concrète, dépoussiérée, démystifiée et parfaitement stimulante de cet archétype de l’ombre que l’on nomme Shinobi ou encore, Ninja.

Les 47 ronin. Toyokxuni Kunisada, 1786-1864.

Acte dix du Chūshingura, Utagawa Kuniyasu. Entre 1815 et 1818.

Atelier Do No Eko: mon tout premier contact avec ce mystérieux personnage de l’ombre, que l’on nomme Ninja, a eu lieu par le biais de la culture populaire. Il me semble en effet l’avoir découvert en feuilletant un numéro de la bande dessinée « Elektra » ou « Daredevil » de Frank Miller. A moins que ce ne soit par le biais du Jidai-mono « Lone Wolf and Cub » de Goseki Kojima et Kazuo Kohike. Qu’en est il pour vous et quel sentiment cette première rencontre a provoqué en vous?

Guillaume Lemagnen: en ce qui me concerne et comme pour toutes les personnes de ma génération c’est évidemment les films américains, les manga, et les animés japonais qui ont ouvert cette porte. D’un autre côté on peut dire que le phénomène « Tortues Ninja » a pu représenter un grand boom mondial dans l’affaire Shinobi. Tous les gamins étaient ravis, et moi aussi je partageais cet enthousiasme qui est devenu par la suite passion. A la différence peut-être que j’avais déjà supposé un écart entre ce que je voyais et ce qui avait pu être la réalité historique de l’agent Shinobi. C’est d’ailleurs peut être ce qui m’a amené à suivre un chemin différent que celui d’autres passionnés et à entreprendre des recherches concrètes.

DNK: une légère digression pour commencer; connaissez-vous un Yokai - entité surnaturelle pouvant se manifester sous la forme de démon, divinité, fantôme, phénomène paranormal - que l’on nomme Kappa? Si tel est le cas pensez-vous qu’il aurait pu servir la recette d’ingrédients qui ont engendré les fameuses Tortues Ninja? Ces dernières vivent dans les égouts, les kappa vivent dans des étendues aquatiques, les deux sont des tortues à caractère anthropomorphique, et elles affectionnent toutes deux l’humour ( bien que celui des Kappa soit à l’opposé de celui des humains ), certaines estampes et dessins illustrent des Kappa se mesurant dans des disciplines martiales, bref je pense que les points de comparaison peuvent se prolonger,…

GL: Question assez maligne je dois dire, je ne pourrais hélas pas vous répondre. Dans mes recherches, notamment concernant les auteurs des Tortues Ninja - Kevin Eastman et Jovem Nerd - je n’ai jamais rien vu qui fasse référence aux Yokai Kappa. A l’origine les Tortues Ninja étaient une parodie d’Elektra, ainsi le « clan de la main » ( clan ennemi d’ Elektra ) devient le « clan du pied » ( « the foot », clan ennemi des tortues ). Elektra quant à elle est vêtue de rouge, et n’oublions pas qu’originellement tous les bandeaux des tortues étaient rouges.


Shinobi Kappa, Kuroi Tohibiki, 2014.

Shinobi Kappa, Kuroi Tohibiki, 2014.

Shinobi Kappa, Kuroi Tohibiki, 2014.

Shinobi Kappa, Kuroi Tohibiki, 2014.

Shinobi Kappa, Kuroi Tohibiki, 2014.

Dessin de Kappa. Katsushika Hokusai.

Utagawa Kuniyoshi.

Les cent histoires du Japon et de la Chine, Shirafuji Genta regarde des Kappa lutter. Tsukioka Yoshitoshi.

Le pêcheur Urashima Taro regardant vers le bas un Kappa. Utagawa Kunisada, 1843-1846 .

DNK: Cette même culture populaire à poussé l’image du Ninja vers une forme de stéréotype et pas forcément des plus glorieux. Or un objet devient stéréotype a la seule condition d’être parfaitement populaire, à un tel point qu’il entre dans la conscience collective. Et ce succès pourrait bien avoir contribué à en faire un archétype, l’archétype de l’ombre pourrait on dire. Pensez-vous que l’une des prouesses du Ninjutsu réside dans le fait qu’elle se comporte comme une projection, une sorte de klexographie dans laquelle on voit ce que l’on a envie de voir ou ce que l’on pourrait craindre de voir?

GL: Que cette image fascine et qu’elle exerce un pouvoir d’attraction, c’est effectivement indéniable, et cela je le constate depuis des années à travers mes études. Tout le monde partage cette idée peu glorieuse de l’assassin de l’ombre. Je pense que cette image possède une forme mystique surtout parce qu’elle vient de l’étranger. Beaucoup de personnes veulent y voir quelque chose de particulier, d’ésotérique pourquoi pas, de personnel en tous les cas et ce phénomène s’amplifie chez les étrangers à l’archipel comme j’ai pu le noter dans un de mes récents articles destinés à la presse nippone. Leur décrire le phénomène dans sa réalité est bien souvent inutile.


Gosho Gorozō Luttant contre une ombre.

DNK: j’ai pu lire que certaines écoles de Ninjutsu encourageaient ponctuellement et dans le cadre de missions spécifiques ( missions de mystification ) le port de masques. Ces derniers seraient probablement empruntés au théâtre Noh ou au folklore local, on cite le plus souvent des masques de Oni ( démons ) ou de Yurei ( spectres ). Pensez-vous qu’il y aurait ici un fondement historique?

GL: l’idée d’une éventuelle manipulation psychologique dans laquelle les Ninja joueraient un rôle,… honnêtement je pense que c’est largement surestimé. Les Ninja de l’époque étaient des Shinobi à savoir des espions, des gens comme tout le monde finalement et qui ne dépareillaient pas dans la société habituelle. Ils étaient formés à fuir, se dissimuler, se cacher. De là à surgir avec un masque de monstre,…Je pense qu’un garde poursuivant un Ninja aurait facilement pu constater qu’il s’agissait d’un simple masque. Tout ça pourrait bien être du folklore qui est venu après coup, après qu’on ai eu cette image du Ninja cracheur de flammes; image forgée d’ailleurs à partir du 17ème siècle. Comme disait Kawakami sensei, le dernier héritier de la tradition connu : « le meilleur des Shinobi est celui qui passe par la grande porte, on ne fait pas attention à lui. Il a un laisser passer comme tout le monde ».


Le conte de Genji.

DNK: d’ailleurs il me semble que l’un des surnoms associés à certains Shinobi serait « herbe », en ce sens que des Ninja pouvaient infiltrer et rester durant toute leur vie et ce sur plusieurs générations même sur les lieux à espionner. Appartenant ainsi pleinement à la « communauté cible ». Comme l’herbe qui pousse et continue à pousser. Ils n’auraient néanmoins pas bénéficié d’un entrainement physique et théorique particulier, puisque ce dernier aurait pu éventuellement les trahir. Ils auraient été donc des gens comme vous et moi sauf qu’ils étaient des infiltrés à longue durée. Pensez-vous que ceci ait pu exister?

GL: oui le terme existe. L’espionnage, l’infiltration sur des générations , les techniques comportementales, on observe d’ailleurs cela aussi en Corée du nord et du sud. J’ignore le terme pour de tels agents, mais certaines de mes connaissances m’ont effectivement affirmé que des campagnes pour trouver des espions du nord qui se seraient installés dans la société ont bien eu lieu. Cette idée d’agent infiltrant est d’ailleurs assez effrayante, c’est quelque chose qui anime pas mal de fantasmes. Si le terme existe, il ne désigne pas nécessairement un Shinobi, il pourrait tout aussi bien s’agir d’un Samouraï, comme ce fut le cas au 17ème siècle. Il y a beaucoup de catégories d’espions, le Shinobi est une de ces catégories avec des spécificités qui lui sont propres.


Shinobi illustré dans une esquisse. Manga d'Hokusai. Volume six, 1817.

Dessin du ninja archétypique, à partir d'une série d'esquisses. Manga d'Hokusai. Volume six, 1817.

Bandô Mitsugoro II dans le rôle d'un ronin, Utagawa Toyokuni.

DNK: il me semble que le Shugendo offre quelque chose de tout à fait inédit à savoir l’amalgame surprenant et néanmoins viable entre pragmatisme et ésotérisme, quel est son lien avec le Ninja et quel est votre point de vue sur la question?

GL: alors justement le Shugendo, tout comme le Ninjutsu et comme beaucoup d’autres traditions et cultures du Japon est particulièrement difficile à appréhender. Le Shugendo apparait aujourd’hui dans sa profonde mysticité, dans un ésotérisme opaque, alors qu’en réalité les pratiques du Shugendo étaient plus ou moins « la norme » à une certaine époque. D’où la confusion avec le Kuji Goshin Ho, le Kujikiri, que l’on retrouve aussi bien en Ninjutsu que dans le Shugendo.


Kuji-Kiri.

Jiraya le sorcier ayant invoqué un kami crapaud ? Kunisada ?

Nikki Danjo, panneau d'un polyptyque. Utagawa Kunisada.

En réalité, aux époques des guerres médiévales, tout le monde employait ce genre de pratiques, c’était dans l’air du temps, comme une superstition répandue. A partir de l’époque Edo elles on été abandonnées parce qu’il y a eu une très grande rationalisation de la société japonaise. Donc cela n’a survécu que dans certaines voies comme celle du Shugendo…dit comme ça, je conçois que cela démystifie beaucoup l’image exotique de cette discipline. Le Shinobi pratiquait des ascèses pour développer ses compétences, pour repousser ses limites, parce que l’idée du Shinobi est de pouvoir quoi qu’il en coute s’accrocher, ne jamais mourir, tant que la mission n’est pas terminée, donc il fallait qu’il soit le plus endurant possible, qu’il soit apte à tout supporter, n’importe quelle blessure physique ou psychologique.

DNK: J’aimerais évoquer avec vous une nuance qui pourrait en réalité bien s’avérer être un contraste et que vous avez su souligner avec pertinence dans votre traité. D’un côté cette image du Bushido, du Hagakure, du fier Samouraï dont la finalité absolue est le seigneur qu’il sert. Le Samurai est serviteur, y compris dans son étymologie. D’un autre côté le Shinobi dont la finalité n’est pas tant le commanditaire, le maître, le clan, que la réussite de la mission. Endurer et survivre quoi qu’il en coute pour servir le succès de la mission. Mourir oui, pourquoi pas, mais pas pour l’honneur et seulement une fois la mission achevée. Dans ce cas de figure l’éventail des possibilités, des moyens qui s’offrent au Shinobi n’ont pour limite que ses compétences et son imagination. Et peut-être même que ce champ du tout possible est bien souvent moralement discutable, mais la finalité me semble en un certain sens honorable.

GL: Dans le cas du Hagakure et du Bushido, on en revient à la discussion de tout à l’heure, à savoir un livre et ce qui a précédé son écriture. Dans le cas du Hagakure, Yamamoto Tsunetomo l’auteur, n’était pas Samouraï à l’origine. C’était un lettré, avec une très belle écriture d’ailleurs, travaillant au département des archives,…et bien qu’il porta le sabre il n’a jamais sabré qui que ce soit. Plus Samouraï que Samouraï, sans doute aucun mais peut-être par compensation. Quand son maitre est décédé il a souhaité le Seppuku. Mais son maître ayant interdit cette pratique, il se fit moine pour prier en la mémoire et le repos de son seigneur.

Dans le cas de l’ouvrage Bushido c’est encore plus intéressant puisque son auteur Nitobe Inazō est né après la fin du règne des samouraïs. Caste qu’il n’a jamais connu en définitive. Anglophone appartenant à la secte chrétienne Quakers, ceux qui tremblent devant dieu par déférence, il organisait des séances de lecture de bible chez lui,…le contexte est intéressant.

En Amérique et en occident il s’était senti désarçonné du fait de l’idéal chrétien chevaleresque. Et il s’est retrouvé un peu dépourvu au moment de décrire l’équivalent nippon auprès de ses semblables occidentaux soucieux d’en savoir d’avantage sur sa culture. Il rédigea alors le Bushido, et ce à partir d’anecdotes ainsi que du Hagakure. Texte qui n’est donc pas du fait d’un Bushi expérimenté souhaitant promouvoir un esprit japonais martial. Notons au passage que le code chevaleresque chrétien et son idéal de protection du faible ne ressemble en rien à celui du Samouraï qui lui n’était qu’au service de son seigneur.


Ninja attaquant Mori Ranmaru et Oda Nobunaga. Toyonobu, 1884. Nous pouvons ici noter l'inspiration que ce type d'estampe aura pu avoir dans le travail de Frank Miller notamment dans ses illustrations de couverture du Lone wolf and Cub de Kazuo Koike, Goseki Kojima.

Utagawa Kunisada.

Shinobi Ronin ou Samurai?

DNK: c’est amusant,…je repensais en vous entendant à mes très chères lectures du « Lone Wolf and Cub » et on voit la façon dont les adversaires de Ogami Ittō sont parfois indignés par ses techniques peu orthodoxes et de son mépris d’une certaine façon du Bushido, en ce sens qu’il utilisait des techniques très fonctionnelles qui étaient destinées à la réussite de son entreprise plus qu’à une étiquette ou un code de conduite de guerrier, sa priorité était de réussir son coup, il a même utilisé à plusieurs reprises son enfant qui devait avoir 2 ou 3 ans Daigoro Ittō, pour remporter ses combats contre d’autres adversaires ou même dans le cadre d’assassinats.

GL : Ah oui je me souviens de ces parties là, c’est vrai que Ogami Ittō est un Samouraï déchu donc il n’est plus limité par le Bushido, enfin ce qu’on imagine être le Bushido. Cette idée d’éthique Samouraï est vraiment née à l’époque d’Edo en période de paix ou les gens ne se battaient plus et justement c’est à partir de là que dans les représentations du Ninja, du Shinobi, on a commencé à glorifier d’avantage le Samouraï et par opposition montré que le Ninja n’avait pas d’éthique et d’honneur. C’est une question de contraste quasi-cinématographique. Comme disait Hitchcock « plus le méchant sera bon et meilleur sera le film ». On sait aujourd’hui que le Ninja ne lançait pas de Shuriken malgré le caractère indissociable que cette arme peut cultiver avec l’imagerie complexe du Shinobi.

Le professeur Yoshimaru souligne que les armes de jet étaient l’affaire des Samuraï et il est donc plus raisonnable de leur attribuer l’usage de Shuriken. L’image populaire du Shinobi étant de plus en plus associé dans les estampes et spectacles à ce projectile le Samuraï la délaissa, toujours soucieux de sa réputation, de son honneur.




DNK: Et si mes souvenirs ne me trahissent pas, avant d’être associé au Katana, le Samuraï était archer. On perd ici la notion et peut-être tout ce qui l’entoure de contact immédiat avec son adversaire. Il me semble par ailleurs que Yamamoto Tsunetomo ( auteur du Hagakure ) a bel et bien sabré des gens mais pas dans le cadre d’un combat ni de la guerre. Dans son Hagakure ce dernier expliquait que parfois aller sabrer quelques prisonniers pouvait revitaliser corps et âme. Ceci rend la chose interessante en ce sens que le personnage perd peut-être un peu de son aura de fondateur d’un code d’honneur. En effet ce dernier n’aura en définitive sabré que des personnes dans l’incapacité de répondre au sabre. Il me semble l’avoir lu, je suis presque sûr car ce passage m’avait interpellé.

GL : on testait les lames des sabres, notamment des nouvelles forges, sur des cadavres, pas n’importe quels cadavres bien évidemment, il y avait des types sélectionnés. Il était interdit d’utiliser le corps d’un moine, d’un enfant, d’un fou ( parce que les fous sont sacrés dans pratiquement toutes les cultures sauf la notre ) et des Yakuza. Qu’ils sabrent des prisonniers je ne me souviens pas de ce genre de passage,…).

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